LOGEMENT
Prévenir les chutes : attention sols glissants !
Les chutes chez les personnes âgées
Selon L’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), un tiers des personnes âgées de plus de 65 ans chute à son domicile chaque année. C’est même la première cause de décès par traumatisme dans cette tranche d’âge. Les chutes sont aussi responsables de nombreuses blessures, de fracture de la hanche ou fracture du col du fémur, elles peuvent aussi considérablement fragiliser votre proche qui aura peur de tomber. Un sol instable, avec des différences de niveau, mouillé et donc glissant : de très nombreuses chutes sont dues à la nature du sol et à la mauvaise gestion de nos mouvements. « On rentre chez soi les bras chargés de courses, le téléphone sonne et on se précipite pour répondre, décrit Élisabeth Hercberg, ergothérapeute et conseillère en accessibilité. Le fait de devoir gérer toutes ces informations (poser les sacs, lever les pieds pour passer le seuil ou éviter le tapis) peut être plus compliqué pour une personne âgée. Les réflexes sont plus lents, l’équilibre plus précaire. »
Inspecter les sols pour prévenir les chutes
La prévention des chutes passe par une bonne analyse du logement et de tout ce qui peut être modifié, notamment au sol pour prévenir les chutes :
- Les tapis : « Il n’est pas question de supprimer tous les tapis de la maison, explique Elisabeth Hercberg, surtout si son proche a toujours vécu avec et les aime. On peut supprimer ceux qui gênent les trajets les plus courants, comme dans le couloir, et fixer les autres au sol ou les coincer sous des meubles lourds pour éviter qu’ils ne bougent. On peut aussi remplacer les paillassons épais par des modèles extraplats et antidérapants.
- Les différences de niveaux : les barres de seuil peuvent sécuriser une jonction de revêtement de sol et atténuer une différence d’épaisseur. Les différences de niveaux correspondent à des marches peuvent être identifiées (éclairage, contraste…) et sécurisées par l’installation d’une main courante.
- La lumière : la plupart des chutes ont lieu la nuit. Je conseille d’installer des lumières led, avec détecteurs de mouvements ou des veilleuses aux points stratégiques de la maison : près du lit, dans les escaliers, sur le chemin pour se rendre aux toilettes.
- La salle de bain : Si votre parent âgé ou votre conjoint en perte d’autonomie préfère le carrelage, il est indispensable d’y installer des tapis extra fins antidérapants dans la douche ou la baignoire et à leur sortie. On peut sinon remplacer le carrelage, glissant quand il est mouillé, par un sol antidérapant de type vinyle. On peut aussi investir dans des chaussons antidérapants qui maintiennent bien la cheville, disponibles en pharmacie. »
Les bons conseils pour prévenir le risque de chute
Santé publique France propose sur son site de nombreux conseils pour limiter le risque de chute à destination des seniors, mais aussi des aidants de personnes âgées. La prévention des chutes passe aussi par la pratique d’une activité physique régulière destinée à améliorer la posture et l’équilibre. Votre proche peut par exemple marcher au moins trente minutes chaque jour, faire des étirements ou de la méditation pour se maintenir en forme. Nous vous conseillons la lecture de ces articles sur le thème des chutes :
- Risque de chute : on passe son salon au peigne fin
- Éviter les chutes : les points chauds où installer des barres d’appui.
Comment faire intervenir un ergothérapeute ?
« Il peut être difficile de parler de prévention des chutes avec son conjoint ou son parent âgé. La présence d’un professionnel peut aider à une prise de conscience des dangers et des moyens à mettre en œuvre pour prévenir les chutes. Le mieux étant aussi d’anticiper cette réflexion avant la perte d’autonomie ou la chute, à l’occasion de travaux dans la maison par exemple. » Pour trouver un ergothérapeute et faire une demande d’analyse de votre logement vous pouvez contacter :
- le Centre communal d’action social (CCAS) de votre commune ;
- votre caisse de retraite. L’Agirc-ARRCO propose par exemple un diagnostic de votre logement pour une quinzaine d’euros environ.
- association nationale française des ergothérapeutes (ANFE) : comptez entre 200 € et 300 € pour un diagnostic complet de votre logement + rapport complet par écrit réalisé par un ergothérapeute en libéral. Liste des professionnels sur www.anfe.fr
- les aménagements du logement destinés à réduire le risque de chutes peuvent aussi être pris en charge par l’Allocation personnalisée d’autonomie à domicile (APA).
Pouvoir prévenir en cas de chute
La crainte de toute personne âgée vivant seule ou de son aidant, c’est la chute sans possibilité d’appel à l’aide. Il existe des dispositifs de téléassistance pour vous prévenir et appeler les secours en cas de chute ou de malaise de votre proche âgé. La Poste propose des services de téléassistance avec déclenchement par bracelet ou médaillon. Lorsque la personne âgée chute, un signal est envoyé au centre de téléassistance auquel ils sont reliés, sans qu’elle ait besoin d’appuyer elle-même sur un bouton.