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La CSRD harmonise les reporting extra-financier des entreprises

La CSRD vise à harmoniser le reporting extra-financier des entreprises pour clarifier leur engagement environnemental auprès du plus grand nombre.

Une nouvelle directive européenne de reporting extrafinancier, la CSRD, est entrée en vigueur en France le 1er janvier 2024. Destinée à faciliter l’appréciation et la comparaison des performances des entreprises en matière environnementale, sociale et de gouvernance, elle exige qu’elles s’organisent pour être capables d’y répondre correctement.

Quels sont les objectifs de la CSRD ? Est-elle indispensable pour que l’UE atteigne ses objectifs climat en 2030 ?

Hugo Mickeler La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vise deux objectifs principaux. D’une part, doter chaque entreprise de son propre tableau de bord. C’est un outil de pilotage que chacune doit élaborer en sélectionnant parmi les 1200 indicateurs prévus par la directive les plus pertinents au regard de ses activités. Mais la CSRD doit aussi permettre aux entreprises de questionner leur modèle économique, d’évaluer leur exposition aux risques, leur viabilité, etc. 

Pour Bruxelles, la finance durable et, en particulier, tous les outils permettant de flécher les fonds vers la transformation durable sont essentiels pour financer la transition écologique, qui nécessite des investissements massifs. À ce titre, c’est un levier essentiel de la mise en œuvre du Pacte vert et donc, de l’atteinte des objectifs que l’Europe s’est fixés, notamment une réduction des émissions européennes de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport à 1990.

 

À qui et à partir de quand la CSRD s’applique-t-elle et qu’apporte-t-elle par rapport à la précédente directive, la NFRD (Non Financial Reporting Directive) ?

H. M. – L’esprit était le même, mais avec la CSRD, c’est la taille du tableau de bord que j’évoquais qui change d’échelle : il comporte des indicateurs plus nombreux, plus précis et, surtout, plus normés. Alors que la NFRD leur laissait une grande latitude dans l’élaboration de leurs indicateurs, la CSRD impose aux entreprises d’utiliser ceux prévus par la directive, ce qui favorise la comparaison entre les performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des unes et des autres.

Elle est entrée en vigueur le 1er janvier dernier, ce qui signifie que les premiers rapports seront publiés début 2025. Les critères et les seuils (nombre de salariés, chiffre d’affaires, bilan) ayant été modifiés par rapport à la NFRD qui laissait de côté tout un pan de l’économie, beaucoup plus d’entreprises sont concernées par la CSDR : entre 50 000 à 55 000 (contre moins de 12 000 pour la NFRD), dont 9 000 à 12 000 entreprises françaises. L’entrée en vigueur sera progressive suivant la taille des entreprises.

Par ailleurs, et c’est une avancée majeure, ce sera aussi la première fois qu’une réglementation européenne en matière de reporting RSE s’appliquera aux filiales d’entreprises étrangères implantées en Europe.

 

Comment les entreprises, La Poste notamment, doivent-elles s’y préparer ? 

H. M. – Puisque tous les directions des entreprises sont concernées, il est essentiel de sensibiliser et former l’ensemble de ses forces vives. Cela est impératif pour favoriser la production et la transmission des données nécessaires au reporting qui, parfois, n’existaient pas, sur le bon périmètre et selon la bonne méthodologie. Mais c’est aussi indispensable pour pouvoir embarquer toute l’entreprise dans la transformation durable de son modèle. Car c’est bien cela que vise l’esprit du texte, pour toutes les entreprises. Avant toute chose, il est conseillé de se livrer à l’exercice du « gap analysis », c’est-à-dire recenser toutes les données qui existent déjà en interne (par exemple au sein des comités RSE ou de gestion des risques), afin d’identifier celles qui manquent pour se projeter dans une véritable transition écologique.

En ce qui concerne La Poste en particulier, le large périmètre des activités du groupe rend l’exercice particulièrement ambitieux et va exiger beaucoup de communication avec les différentes filiales. En outre, puisque La Poste est une entreprise à mission qui poursuit un objectif d’intérêt général, on s’attend d’autant plus à ce qu’elle montre la voie et puisse servir d’exemple.

 

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